Le Rêve du Rayon Vert

C’est un lieu qui raconte des histoires, qui attire les rêveurs et les photographes. Un vieil hôtel des années trente qui porte beau ses années, un paquebot de béton amarré à la voie ferrée, immobile entre les collines et la mer. A Cerbère, dernier port français avant l’Espagne, un petit bout du monde fait de trois immensités de mer, de ciel et de terre.
Or malgré son imposante présence, son poids de béton, l’hôtel nous ouvre un espace imaginaire. Aux souvenirs fantasmés se mêlent les sensations immédiates de l’environnement dont la mer, si prégnante, et de la lumière qui transforme incessamment les lieux.
C’est dans ce lieu sûr, illusoirement clos, que je veux photographier l’insaisissable, la lumière, l’invisible, le vent, l’inaccessible, le passé, l’intangible, les fantômes. Pour cela, je vais recourir à ce qui me fonde le plus certainement : quelques rêves d’enfance.
Un rêve d’ailleurs familier et familial : l’Espagne et les autres rivages de la Méditerranée.
Un rêve d’élégance nourri d’images, de films et de musiques où je croiserais, américaine, Gatsby sur un air de jazz et en passant par la Riviera, Jacques-Henri Lartigue et Renée Perle sur une chanson de Trenet.
Et ce qui s’oppose à tant d’évanescence, c’est le corps de mon modèle, qu’elle devienne figure, mouvement, regard, coeur qui bat ou simple surface de peau au soleil.

XV Biennal Mostra Internacional de Fotografia. Août 2024/ Olot, à l’Orfeó Popular Olotí, Carrer Bellaire, 4.